CATINOU ou FEMME DU VOYAGE EN LIBERTE

CATINOU  ou FEMME DU VOYAGE EN LIBERTE

Une roulotte de Bohémien est un château au pied d'un arbre....

Le feu qui coule dans mes veines " sang et or " -  la mort " noire passion " sur fond de musiques tziganes guident mes pinceaux vers l'ALMA GITANA que sont mes tableaux.

 

Gitane de naissance, CATINOU porte en elle les stigmates de ses origines.

 

Cet héritage lourd à porter n'offre pas à la femme actuelle la place qu'elle est en droit d'occuper. Dans ce monde parallèle que les sédentaires ne peuvent explorer, le poids de la culture et des ancêtres est réellement pesant et omniprésent.

 

 S'exprimer est dangereux surtout pour une femme. La place occupée par les membres de la famille n'est pas due au hasard, les rôles sont bien définis par le père et les anciens.


Changer l'ordre établi tient de la révolte, l'insoumise se verrait mise au banc de la famille. Alors à défaut de coups de flingues pourquoi ne pas utiliser le langage de la peinture ? C'est plus subtil car ces messages sont incompris par sa propre famille.

 

J'ai ressenti dans sa façon de peindre, outre des témoignages sur ce qui la traumatisait depuis sa plus tendre enfance, une volonté de se débarrasser du joug de ses vies passées. 

 

Encore une fois un lourd secret est présent.

 

Difficile d'exprimer ce qu'elle ressent. Cet artiste-peintre est trop discrèt pour se mettre en avant, trouvant que ses œuvres ne méritent pas la place qu'elles sont en train de gagner... Ce n'est pas de la fausse modestie...

 

 Elle pratique une technique particulière souvent comparée à tort au "scrapbooking". Ses tableaux sont en relief. Elle se sert de matériaux ramassés sur le sol de la Camargue : sables divers, bois flottés, crins de chevaux, poils de taureaux, objets délaissés auxquels elle redonne vie. Ces éléments sont incorporés à la peinture et ne surchargent pas l'œuvre, ils la complètent.

 

 Pour CATINOU :


'' C'est l'éternel combat du Bien et du Mal, le "Sang i or", c'est la lutte pour la vie, l'Homme face à lui-même, la Mort, la Pauvreté, l'Oubli, l'Intolérance, c'est la Comédie Humaine... 

Comparaison entre Humanité et Animalité...

 

 La partie majeure de ses réalisations dépeint des scènes de combats entre un taureau et un homme toréador. Ce furent ses premiers mots d'artiste.

 

Un humain en possession d'une arme promet la mort, la fin de vie à un animal. Cette fin est programmée suivant un rite bien codifié, dans un endroit bien spécifique et suivant un cérémonial avec des règles acceptées par l'animal, par l'acteur et le spectateur.


L'animal, un taureau noir, puissant représente la bestialité, l'homme dans ses bas instincts, le danger pour une femme, la dictature du mâle sur la féminité.


Le toréador, en habit de lumière, resplendissant, en positon de supériorité, Monsieur Loyale et frère de Monsieur Propre arrive en justicier pour venger notre artiste.


La sphère dans laquelle se déroulera cet arrangement est un vase clos. L'arène, ce sont ses propres souvenirs, ses blessures, ses attentes en matière de comptes à régler, sa vision de l'Homme-ancêtre, grand-père, père et mari – son univers en quelques sortes.


Et ce drame que lui provoque des souvenirs elle veut le montrer en plein jour, devant témoins suivant un cérémonial qui donne de la légitimité, de la crédibilité à cet acte officiel qui se veut être une revanche, non pas une vengeance, sur les poids des traditions imposées par sa filiation.

 

 Après cet arrangement sans haine mais justifiant la fin catégorique de quelque chose, son esprit enfin libéré a retrouvé le vagabond qui sommeillait en elle.

 

Communiquer sur d'autres scènes de cet art, avec un taureau plus gros face un matador plus « hispanique » des habits de lumière endossés par des femmes, approfondir des détails n'a plus cette importance cruciale. Elle a réglé en mettant au grand jour ce qui depuis trop longtemps l'empêchait de vivre en tant que femme libre.

 

Même si les changements ne furent pas flagrants dans sa vie, c'est sa volonté à elle seule de vivre sa vie comme elle l'entend... 

 

Et si on demandait au taureau avec ses deux oreilles coupées ce qu'il entendait par là ?

Photo perso 014.jpg





21/06/2014
10 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres